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Affichage des articles associés au libellé La Chaux-de-Fonds

Programme avril

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 La saison 3 des Capsules criminelles est à écouter en direct. Karim Boukhris se fait une joie à tester ses textes directement auprès du public sur place. Vos retours et commentaires sont précieux. Pour les personnes qui n'ont pas encore lu la saison 2, elle se trouve dans notre boutique en ligne :   CONSULTER LA BOUTIQUE

Capsules criminelles programme mars

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Nous n'avons pas d'influence directe sur la situation géopolitique, nous pouvons par contre influencer le genre de pensées qui occupent notre esprit. Partant de ce postulat, les éditions sauvages vous présentent les dates de tournée du mois de mars de Karim Boukhris avec la 1re et aussi la 2e saison des "Capsules criminelles". vendredi 11 mars l'Hôtel du Jura à Sorvilier ( 1 re  saison)     18h00 En silence     18h30 L'Epidémie samedi 19 mars - Le Vostok à La Chaux-de-Fonds ( 2 e  saison)     16h30 Idée fixe     17h00 Faiseuse d'anges - 1ère partie inédit mercredi 30 mars - Atomik bar à Bienne ( 1 re  saison)     18h00 L'Auberge rouge -  1 re  partie      18h30 L'Auberge rouge -  2 e  partie

La cinquième saison - extrait no. 10 - final - Voies d'eau

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  Voies d’eau   Le vent a forci. Quand je suis ressorti, ai senti immédiatement les lames d'air abrasif lacérant la peau de mon visage. Happé par les bourrasques, suis descendu en équilibre précaire la pente douce qui nous sépare de la resserre. Une vingtaine de mètres à peine. Le sentier est glissant et le faux plat en contrebas, inondé. L'eau rentre dans mes bottes. Sensation de froid juste en dessous des genoux. Il faut faire coulisser la lourde porte en bois. La lampe bleue étanche tombe. Je retrousse ma manche et la reprends. Ai entrouvert afin de pouvoir entrer. Obscurité. J'allume la baladeuse. Même si elle fonctionne encore, son faisceau éclaire à peine plus loin que devant soi. J’avais perdu le souvenir du tapis récupéré quelques mois plus tôt ; orient rouge sur la dalle de ciment brut. Les motifs géométriques sont déformés par le mouvement de l'eau. Du sable s'est déposé en certains endroits. Contact à peine spongieux. J'entends un flux continu. Cela n

La cinquième saison - extrait no. 9 sur 10 - La fin du monde

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  La fin du monde Qu'y a-t-il à en dire si ce n'est qu’il apparaît dressé dans la diagonale d’une toile d’un mètre quatre-vingt de large sur deux mètres cinquante de haut  comme puissamment détaillé. Selon le peintre, cela représente le terme du monde. Il y a ambiguïté dans l’image. On joue sur la matière et l’aspect construit du membre. Les apparentes coulures de rouille et l’usure du temps font vivre le béton armé, tandis que des graffitis, comme inscrits à la bombe de spray vif, l’enlumine. Ecrit dessus dans la longueur en lettre de sang: FASCINATION. Aurelius semble content. À gauche, il a formé en arrondi les lettres du mot : VIE ; à droite : LIE. Dans les cordages enroulés titubent des personnages comme réduits à la taille d’insectes et liés entre eux par une chaîne. En arrière-plan, on voit les brumes qui flottent sur le port. Avec l'échelle, cela donne : A vie lie. Aurelius dit : –    Il y a des panneaux de plexis transparents dans la remise. Avec ce déluge, i

La cinquième saison - extrait no. 8 sur 10 - Scène

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  Scène Le lendemain, la pluie s'est arrêtée autour des neuf heures. Aurelius a poursuivi l'achèvement de sa dernière œuvre. Philippe est sorti s'en fumer une dehors. L'ai rejoint. On a cherché des cailloux plats sur le promontoire pour faire des ricochets. –    Tu crois vraiment que l'eau va redescendre que j'ai demandé. –    Je n'en sais rien. En tout cas, ce ne sera plus comme avant. Ici, il faudra tout reprendre à zéro. Regarde les cercles à la surface. Han ! ... 3, 4, 5, 6 et le septième, tu l'as vu ? Tu l’as vu ? Il ajoute en souriant étrangement : –    Se peut-il que tu réussisses à faire mieux ? Je dis : –    Il faut que j'en trouve un avec le poids suffisant pour ma main. Me suis baissé examinant les galets plats à mes pieds. J’ai choisi. –    Mon vieux, tiens regarde ! Aspiré un grand coup, puis ai lancé sèchement de toute la force de mon bras droit le caillou blanc, quitte à me déboîter l'épaule. Il n’a pas rebond

La cinquième saison - l'extrait no. 7 - La vie en beige

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  La vie en beige   Aurelius esquisse un sourire de biais. Nous rentrons à peine. Je me rapproche du poste et tends l'oreille. Timbre suave qui réchauffe. Le sang andin coule au-delà de ce chant. Derrière la mélopée grave, il y a le rythme aérien des tambours accompagnant les souffles rauques de flûtes de là-bas. Un vieil enregistrement. On annonce son nom : Mercedes Sosa. J'écoute sans penser à autre chose. Machinalement je joins mes mains en forme de prière pour dire la beauté du chant. Puis c'est la fin. –     Tu déconnes, reprend Aurelius en grommelant. Rends-toi compte, ce sont les poissons et les algues qui donnent tout son sens à l'océan. On ne peut à tort et à travers inquiéter les symboles comme si cela ne changeait rien. Son regard percute le mien. –     Vous rentrez tard, dit Val statufié par la pose; Carmen a pleuré. Philippe a le nez plongé dans le buffet. Il empile les paquets de biscuits qui jonchent le banc. Comme il nous a entendu arriver,

La cinquième saison - l'extrait no. 6 - Sexe

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  Sexe   Nous en sommes au cinquante-septième jour de pluie, sans discontinuer.   Les arbres au loin baignent dans l'étendue d'eau. Les touffes des bosquets semblent reposer à la surface comme de grandes plantes marines. Il est vrai que le terrain sur lequel les baraquements d'entrée ont été construits surplombe légèrement les champs et les landes de la région. Mais dans quelques jours, si cela continue, le niveau de l'eau atteindra les premiers rondins de la paroi sud du caravansérail. Avons rapproché la barque. Me suis échiné à écoper son large ventre.     *       *       *   Les jours défilent. L'eau monte imperceptiblement. A la radio, on ne cesse d'évoquer ces pluies interminables. Des déserteurs ou dissidents et d’autres, les serviles de l’État au discours rutilant contrariés par quelque philosophe maussade et même des gens humbles s'étendent sur le sujet. Ils en parlent comme s'ils n'avaient rien sur le feu. Ils s'écouten

La cinquième saison - l'extrait no. 3

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      Croyances   Toujours le vent dans les arbres et le pylône impassible. Plus à l'est, le clocheton de la remise peint en rouge et rosâtre à sa base, fend le ciel mouvant. Malgré la pluie, la peinture semble tenir sur le bois. Aujourd'hui, la tempête. Aurelius croit, il a raison. Moi non, j'ai davantage raison. Le temps passe et, pour vivre mieux, faites qu'il passe vite. Le matin on travaille, l'après-midi, on s'efforce de comprendre les oiseaux. Le soir, on s'affole de n'avoir accompli que la moitié de notre tâche. Il faut leur donner à manger. Sinon, ils crient la nuit. Faire, défaire les lieux ou laisser tel quel cet univers irréel qu'Heragt a rêvé un jour de l'autre côté du rideau, derrière les fils barbelés alors qu'un jeune gars sur un mirador jouait à le prendre en mire. Encaisser l’entrée de quelque visiteur en déroute. Aujourd'hui, Philippe ne pourra probablement pas s'en mettre une seule dans la poche. Philip

La cinquième saison - l'extrait no. 2

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    Pluies Philippe est rentré de sa brève randonnée. A travers sa gestuelle encore sublimée par la météo venteuse et les sentiers impraticables se dégage une énergie qu'on ne lui connaît pas. Il prend plaisir à rapporter ce qu'il a vu, les animaux en détresse, les trombes d'eau et les glissements de terrain sur les chemins inondés. Il va chercher le chiffon de velours noir pour essuyer ses lunettes. Au-dessus dans l'encadrement de la trappe, sa tignasse apparaît. D’en haut, il cause sans s'interrompre et le flot des mots tombe sur nos têtes crayeuses. On doit se réjouir de sa bravoure. Il a su contrer les éléments pour sauver ses os. Il dit que le sol est détrempé partout, qu'on ne distingue plus les champs du Kéoma. Il dit que les flamants gisent noyés et qu'il faudra aménager une plate-forme où mettre la paille dans la cabane des oies. Il veut se réchauffer et décide de préparer du thé. L'entente n'est à vrai dire pas aussi mauvaise qu'Her

La cinquième saison - premier extrait

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Entre terre, mer et ciel ; le caravansérail   Il a fallu le hasard pour nous rassembler ici dans ce lieu d'invraisemblance et de marais. Il y a les cages vers l’entrée. Le parc s'étend sur près de trois cent hectares. Derrière le sous-bois, la roseraie frissonnante déploie sa blondeur sur la rive sud d'un lac minuscule. Dans cette zone du domaine nichent les poules d'eau et les grèbes. Les précédents employés ont juste mis en place un chemin de planches. Nous sommes arrivés au Parc des oiseaux en octobre, les deux premiers ensemble, puis moi quelques jours après.   Si nous revenons sur nos pas, une lande, dont les bosquets épars offrent ombrage à quelque lièvre ou tourterelle, est divisée au gré des déraisons de notre chef. Il nous a dit qu’on devait l’appeler Heragt. Plus loin, on accède aux bâtiments de service par diverses voies, mais aussi en barque. Un canal étroit joint les étendues du Nord-Est et l’océan. Les baraquements de l'entrée qui donnent

"Un cadavre en vadrouille" chapitre 20 - l'épilogue

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  EPILOGUE M. Alain Deville se révéla être très, très, coriace. Il nia, nia, nia, et nia encore. A tel point que même son avocat, confronté aux preuves versées au dossier, ne savait plus quoi faire de ce client qui n’écoutait aucun de ses conseils. La paire de baskets, trouvée chez lui lors de la perquisition, avait parlé. Cette paire ultra sophistiquée, tant désirée, digne des meilleurs coureurs d’élite, avec laquelle Alain Deville espérait gagner une multitude de courses. Bien sûr, prétendait-il sans en démordre, que je me suis rendu en visite chez Tom et Estelle avant leur séparation. Mais Sonia, sa femme, confirma naïvement que l’achat était récent. Elle avait même encore la facture car son mari, pointilleux (pour ne pas dire maniaque), voulait que les comptes de la maison soient tenus au centime près. Les clés aussi, parlèrent. L’empreinte du pouce de sa main droite s’y détachait bien nette. Alain Deville soupirait, indigné, comme s’il avait à composer avec des imbéciles