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LA VIEILLE DAME SUR LE MACADAM de E. W. GAB

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Le soir était brumeux et les trottoirs mouillés par une pluie fine qui avait enfin cessé. La vieille dame marchait avec circonspection pour ne pas glisser sur le bitume orné de flaques. Elle avait décidé de ne pas prendre un taxi contrairement à l’avis de sa fille qui l’exhortait à la prudence. Tant pis , se disait-elle, ce n’est pas bien loin . Elle avait passé sa soirée à un concert pour piano et violon au Victoria Hall. Belle soirée , songeait-elle en s’avançant à pas lents, certes, mais pas trop car elle se portait assez bien pour son âge, alerte encore, bien qu’un peu figée par la crainte de tomber et de se casser une jambe. Comme Hélène , songea la vieille dame. Elle ne s’en est jamais remise et à peine quelques mois plus tard, elle était bel et bien morte et enterrée. Paix à son âme, la pauvrette , et elle évita de justesse l’éclaboussure sale et boueuse soulevée par une voiture qui passait à sa hauteur. -           Un peu plus d’attention, quand même ! S’in

Sons d'une ville diluée 4. (fin)

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A l’heure où celui qui, dérangé dans son sommeil par le bruit d’une voiture dehors, se rend compte qu’il ne se rendormira pas sans s’être soulagé ; A l’heure où la plupart des gens ne déploient plus l’activité qui les nourrit, sauf peut-être Jessica qui vient de terminer un client basané alors que Luis rentre chez lui à pieds et qu’elle l’accoste dans l’allée du parc. Lui ne dit pas non, demande du feu et dit qu’il vient de laisser son amie endormie chez ses parents à elle et qu’ils ont baisé toute la soirée. Il lui demande quand même le prix. Il plaisante, à boire, une coupe, une passe, un rail, un joint. Elle dit que s’ils couchent, pour lui ce sera cent. Il répond que si c’était la moitié, il ne dirait pas non. Il n’aime pas marchander. Il le dit. Ils s’entendent à soixante. Ils vont dans sa chambre à elle. Il assure que c’est la première fois qu’il paie. Il veut l’embrasser. Il saisit ses seins, elle commence de le déshabiller, elle s’émeut de voir son corps élancé et sa

lecture publique du 19 septembre 2017 (vidéo)

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Sons d'une ville diluée 3.

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A l’heure où confusément celui qui a trop bu sent poindre le désarroi d’un lendemain mauvais, et les tensions cerner déjà ses tempes ; A l’heure où se télescopent dans les pensées d’une mère plusieurs événements récents en lien avec son fils qui ne lui a pas tout dit ; Une voiture fend la nuit d'ambre ; A l’heure où les écoliers de la cité ne savent pas encore que demain ils pourront goûter aux joies de la navigation en s’essayant deux par deux à mener leur vaurien derrière celui qui le précède ; A l’heure où le vent semble modérer ses velléités du soir d’avant. A cette heure d’inspiration où un projet de film traverse l’esprit du réalisateur insomniaque, s’installe, embrase sa conscience ; A l’heure où il n’y a pas le silence mais les bruits du monde se sont comme retirés du monde, où les galets gisent sur la grève ; A l’heure où la radio restée allumée distille les sons vifs d’une émission perdue dans une chambre vide ; A l’heure où les enfants ne ti

Lecture publique

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l'Impartial du jour

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Sons d'une ville diluée 2.

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A l’heure où les terrasses sont vides et les chaises appuyées sur les tables, alors que l’une d’elles bascule à terre à la suite d’un coup de vent plus fort ; A l’heure où Christelle gémit ; A l’heure où l’on perçoit le battement lent des ailes d’un dragon immense qui déplace l’air au-dessus des raffineries de pétrole plus à l’est, puis soudain surgit par-delà une cheminée crachant le feu en permanence, et ce monstre ailé par un retour de flammes jette une inégale lueur sur les terres au-dessous de lui ; A l’heure où le ciel engoncé dans un manteau de nuages laisse entrevoir le faible rayonnement de la lune ; A l’heure où Fanny jouit longuement au-delà des spasmes de son amant neuf ; A l’heure où les nuages défilent autour de la butte morne qui domine la ville ; A l’heure où Julien rentre seul d’une soirée d’étudiants, réfléchissant à ce qu’il a dit, à ce qu’il n’a pas dit, à ce qu’il aurait du dire et songeant à dormir au creux de sa couch

Sons d'une ville diluée 1.

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A l’heure où les moustiques se lancent à l’assaut des corps, où le sommeil n’est plus en profondeur alors que la chair se réveille, se plaint de leurs détestables agressions ; où l’on entend par intermittence l’appel affamé de ces femelles zélées, où les sens nous gagnent du fait de brûlures insidieuses ; Ce n’est ni l’été, ni l’hiver ; A l’heure où les câbles claquent sur les mats qui semblent osciller droits dans l'ordonnancement des ports de plaisance juste à côté ; et que chante le souffle de l'air au milieu des sons aigrelets ; A l’heure où la mer ne remue plus que du bout des lèvres malgré le vent ; A l’heure où cette place de terrain vague semble comme abandonnée, occupée par un seul véhicule monospace à l’intérieur duquel un couple dort ; A cette heure creuse où une bagnole de flics sillonne les quartiers sud de la ville, et poursuit sa ronde jusqu’au terrain vague parking pour les véhicules passant sous la barre de fer. A c

A corps perdu

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Quatre minutes choc intense elle, belle debout, assise debout le temps d’un déchainement sans fin Les mains blessées jouent du fond de son âme anéantie tandis que son esprit brûlé comme libéré survole les touches, les cordes Absente, féroce elle rompt son envolée ascendante assise, debout les pieds qui frappent les mains qui griffent elle, partout Quatre minutes au bord d’un piano sur le clavier meurtrière, victime déchaînée giflant la passion à cran Magnifique reine de vengeance et d’oubli saccagée de l’intérieur Sa musique déchire ceux en robe de soirée en costard cravate aux aguets Elle sapée de nippes quatre minutes en totale liberté d’elle-même et des autres à caresser les touches noires, blanches Frénétique comme ses accords dissonants un show danse éternelle Schumann sans partition comme jamais charnelle concerto en dérive dans cette salle ornée pleine de balc

Eaux vives 9

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Est-ce à cause de l'eau ruisselante ? Il faut que je l'emmène voir ce qui reste du caravansérail. Après tout, est-ce si important ? Une fois de plus je ressens l'envie de lui montrer les débris de cette vie ancienne qui se terre encore en moi. Eaux vives épisode 1 retour à la page principale  http://editionssauvages.blogspot.ch/

Eaux vives 8

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Le murmure ample de l'eau emplissait l’espace dans la zone d'ombre que nous avions choisie. Nous pouvions voir alors les reflets de lumières disloquées sur la surface noire. Nous avions faim l'un de l'autre. La caresse fluide et sonore nous a encouragés sur le chemin de la lenteur. Les mouvements doux prolongeaient la brûlure d'un désir lentement mûri qui peu à peu a basculé dans le feu d'élans sourds, comme martelés. Chahutés par les vagues fortes du plaisir, elle, moi, avons éclaté en souffles ou jappements rauques, violents et indistincts. Nous sommes restés tremblants à écouter le chant de l'eau. Une pluie fine tombait sur la ville et je songeais à ce passé oublié que je venais de remettre à jour. la suite retour à la page principale  http://editionssauvages.blogspot.ch/

Eaux vives 7

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Soàd me laisse en paix sans que je le lui demande. Lorsque je la rejoins, elle est à moi et je suis pour elle. Là réside l'essentiel. L'un et l'autre, nous nous sommes toujours référés à un pacte inexistant. Nous n'avons pas désiré donner plus de mots pour exprimer notre accord. Pourquoi tout se dire d’ailleurs ? A ce jour, je pense ne lui avoir jamais menti. Ce doit être pareil de son côté. Si elle me pose une question, je réponds. Il m'est arrivé d’avouer les plaisirs sans lendemain. Elle sait que les rencontres ne se racontent pas. Mais, si elle m'interroge sur ce que j'ai pu ressentir, j'essaie de lui dire. Quant à moi, je ne veux pas souffrir et j'évite d’aborder l’envers de sa vie. Je sais qu’elle revoit le père de son enfant. Qu’importe ! la suite   retour à la page principale  http://editionssauvages.blogspot.ch/

Eaux vives 6

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Les effluves océanes se dissipaient peu à peu, enrobés par les embruns de sa chair lorsque mes mains ouvertes remontant le long de son corps approchaient de nos visages. Les siennes sont allées du côté de mon désir. Soàd a défait ma ceinture. En même temps, nous nous embrassions. Sa langue roulait autour de la mienne. Elle m’a guidé en elle sous sa courte robe. L’ai aidée à écarter le tissu trempé. Là, à l'abri des regards, je l'ai prise doucement. Elle a gémi quand je suis entrée dans sa fournaise et je sentais au passage la soie mielleuse. Son ouverture goûtait la force brute du mat qui venait à la rencontre des satins profonds. Je me sentais indestructible dans l’incandescence. Son ventre tanguait. L'on glissait au centre de la vie, exaltés, vibrants, les yeux en errance. la suite

Eaux vives 5

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Le climat est complètement régulé de ce coté-ci de la planète. Ils restent beaucoup d'inconnues là-bas sur les changements prévisionnels. Ils ont donc décidé de m'y envoyer à nouveau parce que je connais le terrain, du moins c'est ce qu'ils ont affirmé.  Le terrain ?  Façon de parler puisqu'il faut évoquer plutôt l'intervalle marin où l'eau change de salinité. Il s'agit d'une mission scientifique. Un appareil Xpalsolar III doit m'y emmener avec à son bord la pilote Edmée et une technicienne nommée Valia que j'ai recommandée . la suite

Eaux vives 4

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Après avoir mangé des coquillages noirs et bu du vin, nous étions descendus par le quartier de Sirga. Dans le parc, nous nous sommes enlacés. Je me sentais grisé par les délices de cette chaude soirée sur laquelle glissaient par intermittence des filets d'une bruine d'été finissant. Mes doigts s’efforçant d'effleurer son plaisir ont goûté la chaleur entre ses jambes ;  à peine compressées par le tissus de son string, ils résistaient à la poussée du vêtement. Elle était furieusement mouillée. Elle me voulait.  Tout de suite. Ou presque. Enfin, moi c'est surtout ce que j’imaginais et que je voulais aussi et l'euphorie me suggérait de nous mêler bientôt.  Je l'ai entraînée plus loin. Nous sommes descendus en contrebas sous l'arche d'un pont éclairé qui enjambe le fleuve. la suite de l'histoire retour à la page principale  http://editionssauvages.blogspot.ch/

Eaux vives 3

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Elle était accompagnée de Murano, un fouineur de l’autre rive. J'ai perdu le cours du jeu. Constatant que je ne revenais pas à la partie, Val a bloqué l'horloge. Elle me regardait de ses yeux aux éclats sombres pénétrants qui défient les convenances. Soàd est entrée dans me vie à cet instant. La soirée chût dans un squat des quartiers Sud. Trois ans se sont écoulés. Cette musicienne vient d'une météorite. Du moins, certains maîtres d'art nô le prétendent, Elle rend les hommes fous ou mélancoliques. la suite

Eaux vives 2

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Il nous arrive encore de temps en temps de nous retrouver à l'Anta en fin de semaine à analyser des parties d'échecs indéfiniment, contraints de quitter les lieux en surfant sur l'heure de fermeture. Durant l'époque lointaine de pluies incessantes, nous les avions recueillis tout les trois, lui, sa mère et sa sœur. Le Caravansérail leur a servi de refuge comme à d'autres jusqu'à ce que l' "Opération [kao]" nous emporte. J'en ai revu certains, mais pas tous. Sa mère Yana fut ma première amante. Le sait-il ? Qu'est que ça change aujourd'hui ! Quinze ans de plus. Elle a eu ses enfants, très jeune. Quand je l'ai rencontrée, à jamais, j'aurai voulu vivre sa possession ultime. Peu à peu, elle a quitté mes sentiments et je suis parti. la suite

Eaux vives 1

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Lorsque mon visage plonge dans sa chevelure aux reflets rouges, je respire à pleines narines le long de sa nuque les senteurs vives. Sur ses bras nus, au carrefour des rondeurs, sur ses cuisses qu'on aime voir s'ouvrir et son ventre, elle applique chaque jour des onguents riches des essences de mélisse, d'agrumes et de plantes aromatiques rendant plus lisse sa peau aux confins des courbes. J'aime sa peau soyeuse comme ses formes divaguant entre la minceur et l'opulence. La chaleur irradie mes sens chavirés. la suite Vernissage du 8 février 2018

annonce de la série d'été Eaux vives

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Les temps parallèles; En partance

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En partance S'est-il éloigné au-delà du tropique ? Au bord d'une route déserte il attend Combien de temps ? Un nuage de poussière semble s'épancher au pied du contrefort en un long étirement vers le soir Un camion passe Il tend le bras puis ils repartent arrivent aux confins de la cité sans nom Il sait déjà que de là aussi il repartira ... Du dehors lui voit et regarde Le clignement impudique qu'elle veut bien lui lancer alourdit encore ses doigts Et les phalanges obscures ramassées sur la solitude soutiennent son errance défaite