Sons d'une ville diluée 2.

A l’heure où les terrasses sont vides et les chaises appuyées sur les tables, alors que l’une d’elles bascule à terre à la suite d’un coup de vent plus fort ; A l’heure où Christelle gémit ; A l’heure où l’on perçoit le battement lent des ailes d’un dragon immense qui déplace l’air au-dessus des raffineries de pétrole plus à l’est, puis soudain surgit par-delà une cheminée crachant le feu en permanence, et ce monstre ailé par un retour de flammes jette une inégale lueur sur les terres au-dessous de lui ; A l’heure où le ciel engoncé dans un manteau de nuages laisse entrevoir le faible rayonnement de la lune ; A l’heure où Fanny jouit longuement au-delà des spasmes de son amant neuf ; A l’heure où les nuages défilent autour de la butte morne qui domine la ville ; A l’heure où Julien rentre seul d’une soirée d’étudiants, réfléchissant à ce qu’il a dit, à ce qu’il n’a pas dit, à ce qu’il aurait du dire et songeant à dor...