Sons d'une ville diluée 1.
A l’heure où les moustiques se lancent à l’assaut des corps, où le sommeil n’est plus en profondeur alors que la chair se réveille, se plaint de leurs détestables agressions ; où l’on entend par intermittence l’appel affamé de ces femelles zélées, où les sens nous gagnent du fait de brûlures insidieuses ; Ce n’est ni l’été, ni l’hiver ; A l’heure où les câbles claquent sur les mats qui semblent osciller droits dans l'ordonnancement des ports de plaisance juste à côté ; et que chante le souffle de l'air au milieu des sons aigrelets ; A l’heure où la mer ne remue plus que du bout des lèvres malgré le vent ; A l’heure où cette place de terrain vague semble comme abandonnée, occupée par un seul véhicule monospace à l’intérieur duquel un couple dort ; A cette heure creuse où une bagnole de flics sillonne les quartiers sud de la ville, et poursuit sa ronde jusqu’au terrain vague parking pour les véhicules passant sous la barre de fer. A c