La désorientée

La désorientée Ils viennent me chercher parfois au milieu des terrains vagues. Ils me trouvent hagarde reprenant à peine mes esprits. Mon nom est Soàd. Ensuite, je réalise que je n’ai plus à penser à rien qui puisse me tourmenter. Quand je vais mieux, ils m’offrent les mets délicats qu’un cuisinier à la voix rocailleuse a tout exprès préparés pour le retour de l’enfant jade. Et le violon est là. Ils m’encouragent. C’est toujours un plaisir intense de réinventer le son qui ploie sous l’archet. Quand je joue, j’oublie. Tout. Celui qui m’a accueillie vient contre le soir. Il s’allonge dans la cour intérieure pour lire ou écouter le bruit des cascades. Son nom est Ruben. Parfois, l’une de ses compagnes le rejoint. Le couple me demande un air que j’exécute aussitôt. Si une fausse note surgit, je souris alors que les frises subissent la mélopée des airs tournants. Sur les plages désertées de l’océan, mes frères se retrouvent espérant le chaud. Le froid est permanent bien que l...