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invitation à la lecture publique du lundi 20 novembre 2017

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Ode aux immortels

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Fils de rien, filles de nulle part ou d'ailleurs proches ou lointaines amis de mes parents compagnons chers joueurs de cartes invétérés buveurs sans soif, Vous ai-je tant aimé ? Vous nourrissez mon sang, comme celui de mes pères Vos rires coulent dans les veines de mes enfants bondissent et rebondiront encore au milieu de nos descendants Eméchés à vélo mimant les clowns vous tombiez platement Titubant vous vous releviez Déjouant la trame de lendemains brumeux, vous narriez en gaîté ces événements. Un rouquin écrivait dans vos têtes une pièce déjà jouée vous fûtes mes frères, d'en haut ou d'en bas, je ne sais Luc, Paty, La guèpe vous courriez les désordres inconscients de rien Vous contiez aussi l'Italie, Naples et Rome ses invraisemblables gardes en livrée croqués à la craie pour un peu de thune A votre apogée vous crachiez vos poumons plein d'angoisse et d'amer

La désorientée

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La désorientée Ils viennent me chercher parfois au milieu des terrains vagues. Ils me trouvent hagarde reprenant à peine mes esprits. Mon nom est Soàd. Ensuite, je réalise que je n’ai plus à penser à rien qui puisse me tourmenter. Quand je vais mieux, ils m’offrent les mets délicats qu’un cuisinier à la voix rocailleuse a tout exprès préparés pour le retour de l’enfant jade. Et le violon est là. Ils m’encouragent. C’est toujours un plaisir intense de réinventer le son qui ploie sous l’archet. Quand je joue, j’oublie. Tout. Celui qui m’a accueillie vient contre le soir. Il s’allonge dans la cour intérieure pour lire ou écouter le bruit des cascades. Son nom est Ruben. Parfois, l’une de ses compagnes le rejoint. Le couple me demande un air que j’exécute aussitôt. Si une fausse note surgit, je souris alors que les frises subissent la mélopée des airs tournants. Sur les plages désertées de l’océan, mes frères se retrouvent espérant le chaud. Le froid est permanent bien que l

Filomena de E. W. Gab

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FILOMENA De E. W. GAB Ma grand-mère m’a raconté cette histoire et, à dire vrai, il me plaît de vous la raconter aussi. C’était il y a bien, bien longtemps, au cœur d’un petit village niché en haut d’une jolie colline, en Italie. Filomena ne savait ni lire ni écrire. Et qui plus est, elle n’avait plus ses dents de devant. Ma grand-mère, qui avait déjà ses quatre premiers enfants, débarquait à peine de sa Hollande natale, et l’avait engagée comme domestique pour l’aider à tenir son ménage. Elle maîtrisait encore mal la langue du pays ; malgré cela Filomena lui demandait de lire pour elle. -           Seulement ce mot, disait-elle. Je veux savoir ce que signifie ce mot. -           Mais Filomena, répondait ma grand-mère, je ne sais pas. Je ne sais pas encore bien lire dans ta langue. Filomena insistait. Puisque ma grand-mère était instruite, elle allait chercher le dictionnaire en soupirant et patiemment, lettre après lettre, elle cherchait le mot et s

invitation à la lecture publique du lundi 16 octobre 2017 (vidéo)

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littérature suisse chez Payot (vidéo)

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Les temps parallèles

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LA VIEILLE DAME SUR LE MACADAM de E. W. GAB

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Le soir était brumeux et les trottoirs mouillés par une pluie fine qui avait enfin cessé. La vieille dame marchait avec circonspection pour ne pas glisser sur le bitume orné de flaques. Elle avait décidé de ne pas prendre un taxi contrairement à l’avis de sa fille qui l’exhortait à la prudence. Tant pis , se disait-elle, ce n’est pas bien loin . Elle avait passé sa soirée à un concert pour piano et violon au Victoria Hall. Belle soirée , songeait-elle en s’avançant à pas lents, certes, mais pas trop car elle se portait assez bien pour son âge, alerte encore, bien qu’un peu figée par la crainte de tomber et de se casser une jambe. Comme Hélène , songea la vieille dame. Elle ne s’en est jamais remise et à peine quelques mois plus tard, elle était bel et bien morte et enterrée. Paix à son âme, la pauvrette , et elle évita de justesse l’éclaboussure sale et boueuse soulevée par une voiture qui passait à sa hauteur. -           Un peu plus d’attention, quand même ! S’in

Sons d'une ville diluée 4. (fin)

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A l’heure où celui qui, dérangé dans son sommeil par le bruit d’une voiture dehors, se rend compte qu’il ne se rendormira pas sans s’être soulagé ; A l’heure où la plupart des gens ne déploient plus l’activité qui les nourrit, sauf peut-être Jessica qui vient de terminer un client basané alors que Luis rentre chez lui à pieds et qu’elle l’accoste dans l’allée du parc. Lui ne dit pas non, demande du feu et dit qu’il vient de laisser son amie endormie chez ses parents à elle et qu’ils ont baisé toute la soirée. Il lui demande quand même le prix. Il plaisante, à boire, une coupe, une passe, un rail, un joint. Elle dit que s’ils couchent, pour lui ce sera cent. Il répond que si c’était la moitié, il ne dirait pas non. Il n’aime pas marchander. Il le dit. Ils s’entendent à soixante. Ils vont dans sa chambre à elle. Il assure que c’est la première fois qu’il paie. Il veut l’embrasser. Il saisit ses seins, elle commence de le déshabiller, elle s’émeut de voir son corps élancé et sa

lecture publique du 19 septembre 2017 (vidéo)

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Sons d'une ville diluée 3.

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A l’heure où confusément celui qui a trop bu sent poindre le désarroi d’un lendemain mauvais, et les tensions cerner déjà ses tempes ; A l’heure où se télescopent dans les pensées d’une mère plusieurs événements récents en lien avec son fils qui ne lui a pas tout dit ; Une voiture fend la nuit d'ambre ; A l’heure où les écoliers de la cité ne savent pas encore que demain ils pourront goûter aux joies de la navigation en s’essayant deux par deux à mener leur vaurien derrière celui qui le précède ; A l’heure où le vent semble modérer ses velléités du soir d’avant. A cette heure d’inspiration où un projet de film traverse l’esprit du réalisateur insomniaque, s’installe, embrase sa conscience ; A l’heure où il n’y a pas le silence mais les bruits du monde se sont comme retirés du monde, où les galets gisent sur la grève ; A l’heure où la radio restée allumée distille les sons vifs d’une émission perdue dans une chambre vide ; A l’heure où les enfants ne ti

Lecture publique

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l'Impartial du jour

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lien vers l'article dans dans l'arc info les extraits des histoires du livre 

Sons d'une ville diluée 2.

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A l’heure où les terrasses sont vides et les chaises appuyées sur les tables, alors que l’une d’elles bascule à terre à la suite d’un coup de vent plus fort ; A l’heure où Christelle gémit ; A l’heure où l’on perçoit le battement lent des ailes d’un dragon immense qui déplace l’air au-dessus des raffineries de pétrole plus à l’est, puis soudain surgit par-delà une cheminée crachant le feu en permanence, et ce monstre ailé par un retour de flammes jette une inégale lueur sur les terres au-dessous de lui ; A l’heure où le ciel engoncé dans un manteau de nuages laisse entrevoir le faible rayonnement de la lune ; A l’heure où Fanny jouit longuement au-delà des spasmes de son amant neuf ; A l’heure où les nuages défilent autour de la butte morne qui domine la ville ; A l’heure où Julien rentre seul d’une soirée d’étudiants, réfléchissant à ce qu’il a dit, à ce qu’il n’a pas dit, à ce qu’il aurait du dire et songeant à dormir au creux de sa couch

Sons d'une ville diluée 1.

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A l’heure où les moustiques se lancent à l’assaut des corps, où le sommeil n’est plus en profondeur alors que la chair se réveille, se plaint de leurs détestables agressions ; où l’on entend par intermittence l’appel affamé de ces femelles zélées, où les sens nous gagnent du fait de brûlures insidieuses ; Ce n’est ni l’été, ni l’hiver ; A l’heure où les câbles claquent sur les mats qui semblent osciller droits dans l'ordonnancement des ports de plaisance juste à côté ; et que chante le souffle de l'air au milieu des sons aigrelets ; A l’heure où la mer ne remue plus que du bout des lèvres malgré le vent ; A l’heure où cette place de terrain vague semble comme abandonnée, occupée par un seul véhicule monospace à l’intérieur duquel un couple dort ; A cette heure creuse où une bagnole de flics sillonne les quartiers sud de la ville, et poursuit sa ronde jusqu’au terrain vague parking pour les véhicules passant sous la barre de fer. A c

A corps perdu

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Quatre minutes choc intense elle, belle debout, assise debout le temps d’un déchainement sans fin Les mains blessées jouent du fond de son âme anéantie tandis que son esprit brûlé comme libéré survole les touches, les cordes Absente, féroce elle rompt son envolée ascendante assise, debout les pieds qui frappent les mains qui griffent elle, partout Quatre minutes au bord d’un piano sur le clavier meurtrière, victime déchaînée giflant la passion à cran Magnifique reine de vengeance et d’oubli saccagée de l’intérieur Sa musique déchire ceux en robe de soirée en costard cravate aux aguets Elle sapée de nippes quatre minutes en totale liberté d’elle-même et des autres à caresser les touches noires, blanches Frénétique comme ses accords dissonants un show danse éternelle Schumann sans partition comme jamais charnelle concerto en dérive dans cette salle ornée pleine de balc