Eaux vives 8




Le murmure ample de l'eau emplissait l’espace dans la zone d'ombre que nous avions choisie. Nous pouvions voir alors les reflets de lumières disloquées sur la surface noire. Nous avions faim l'un de l'autre. La caresse fluide et sonore nous a encouragés sur le chemin de la lenteur. Les mouvements doux prolongeaient la brûlure d'un désir lentement mûri qui peu à peu a basculé dans le feu d'élans sourds, comme martelés. Chahutés par les vagues fortes du plaisir, elle, moi, avons éclaté en souffles ou jappements rauques, violents et indistincts. Nous sommes restés tremblants à écouter le chant de l'eau. Une pluie fine tombait sur la ville et je songeais à ce passé oublié que je venais de remettre à jour.




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